Épine sentait l'humiliation monter en lui. L'adrénaline du combat était passée. Il fixait la forêt, curieux. De quoi avaient parlé ces chats déjà ? Ah oui, de guerriers et de clans...

Il n'avait aucune idée de ce que signifiait un clan. Est-ce qu'ils régnaient sur toute la forêt ? Avait-il, pour eux, des proies à volonté ? Le petit chat noir se posait mille questions, il voulait tout savoir, il était curieux.

Soudain, il se souvint de Feuille. Il était venu pour attraper une proie, mais maintenant qu'il avait rencontré ces grands chats, il était beaucoup moins pressé d'aller chasser dans la forêt.

D'ailleurs, Feuille devait avoir des renseignements à lui donner. Après tout, c'était elle qui l'avait orienté vers la forêt.

Soudain, Épine releva la tête. Il venait de penser à quelque chose, mais il n'en croyait pas ses oreilles. Il secoua la tête, comme pour se débarrasser de cette réflexion. Feuille n'aurait aucune raison de faire ça. La femelle était si douce... Pourquoi l'envoyer mourir dans la forêt ?

À présent, il n'était plus sûr de rien. Il devait retourner auprès de la chatte.

Epine courait dans les ruelles sombres et froides, les pavés glissant sous ses petites pattes, qui étaient malgré tout trop grandes pour un si petit chat. Sa patte se bloqua dans une carcasse rouillée des bipèdes, mais il la dégagea vite et repartit de plus belle.

Bientôt, il arriva là où Feuille et lui s'étaient croisés. Prenant son courage à deux pattes, il leva le museau, voulant voir si la femelle était là. Mais avant qu'il ait pu dire un mot, il entendit des petits pas discrets derrière lui. En se retournant, il découvrit la femelle.

Son pelage brun clair était assombri par l'ombre du nid des bipèdes. Ses pattes étaient blanches et semblaient duveteuses, tandis que ses yeux le fixaient intensément. Leur lueur de réconfort avait changé. Ils semblaient plus vieux, plus fatigués.

Feuille haletait, et un petit filet de sang rouge foncé s'échappa de sa gueule, tachant son pelage. Elle cracha une nouvelle giclée de sang sur le sol froid, avant de lever la tête, les yeux brillants de douleur mais toujours pleins de détermination. Une petite cicatrice, qui semblait infectée, lui barrait le flanc gauche. Elle avançait lentement, comme si chaque mouvement lui coûtait un effort immense.

"Tu dois fuir, Épine", dit-elle d'une voix faible, mais pleine de gravité.

Il la regarda, confus. "Pourquoi ?"

Feuille secoua la tête, ses yeux remplis de douleur. "Fuis, avant qu'il ne soit trop tard."

L'air autour d'eux semblait se faire plus lourd, comme si la forêt elle-même retenait son souffle. Un frisson glacé parcourut l'échine d'Épine alors que les ombres semblaient se refermer sur eux. Le silence était oppressant, presque suffocant. Le bruit des feuilles mortes crissant sous ses pattes se faisait plus fort, comme si chaque mouvement était un écho dans l'obscurité. Une sensation d'urgence envahissait Épine, mais il ne pouvait détacher son regard de Feuille, allongée sur le sol, perdant lentement connaissance.

Un souffle lourd, presque imperceptible, frôla ses oreilles. Une odeur familière, métallique, presque suffocante, envahit l'air. L'odeur de Vautour. Le bruit de pas se fit plus proche, mais cette fois, il n'était pas seul. Épine sentit une présence dans l'ombre, une silhouette qu'il ne parvenait pas à discerner entièrement, mais qui se tenait derrière lui, à la lisière de la lumière.

Un silence lourd s'installa, et Épine sentit une tension palpable dans l'air, comme si le temps s'était suspendu.

Vautour émergea lentement de l'ombre, son regard froid et perçant se fixant sur Épine. Ses yeux brillaient d'une lueur inquiétante, et il s'arrêta à quelques pas du chat noir, observant la scène. Le vent soufflait légèrement, mais l'atmosphère restait épaisse, presque étouffante.

À ses côtés, une silhouette plus floue se tenait dans l'ombre des bâtiments. Un autre chat, mais il restait immobile, caché dans l'obscurité. L'air semblait vibrer sous la tension.

Ils se regardèrent longuement, un silence tendu planant entre eux, avant que Vautour ne parle, sa voix calme mais pleine de menace : "Fléau te tient en haute estime. Il croit que tu es capable de survivre seul. C'est pour cela qu'il m'a ordonné de ne pas te tuer."

Épine resta silencieux. Tout cela n'avait aucun sens. Pourquoi Fléau avait-il fait ça ? Pourquoi le protéger ?

Vautour observa le chat noir un instant, puis s'éloigna lentement, accompagné de la silhouette furtive qui se glissait à ses côtés, avant de disparaître dans l'ombre. Épine resta là, seul, perdu dans ses pensées, avec plus de questions que jamais.

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Bon vous l'aurez certainement vu mais il y a eux un changement d'image de chapitre.

Maintenant à chaque chapitre il y aura une imag d'un chat de l'histoire vous permettant donc de vous les imaginé.

Merci d'avoir lus ce chapitre, il était je crois plus court que les autres donc n'hésité pas à me dire si vous préféré sa longueur aux autres.

Sinon ! Que pensez vous de Feuille ? 

804 mots

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